6 Décembre 2011
Matang est un petit village geija au milieu des champs de théiers oléagineux. Les Gejia (prononcer gueutia) sont environ 50 000 et se trouvent uniquement dans la région de Kaili. Ils sont considérés comme un sous-groupe Miao mais ils revendiquent le statut de nationalité distincte. Ce sont des maîtres du batik, toujours exécuté par les femmes.
La cérémonie d’accueil est maintenant une manifestation touristique mais autrefois, les visiteurs devaient en passer par là pour entrer dans le village. Ils buvaient l’alccol de riz dans des cornes de buffle.
Les habitants nous attendaient à l’entrée du village, répartis en haie d’honneur. Les filles dansaient sur place, les garçons jouaient du lusheng. Tout au bout, le chemin était barré par une table sur laquelle étaient disposés de petits bols remplis d’alcool de riz. Chacun dut boire pour pouvoir entrer dans le village.
Les garçons étaient en jean mais portaient une chemise décorés de motifs faits au batik à la cire.
Les jeunes filles portaient une coiffe en forme de shako, couverte de fils de laine rouge orangé. Le dessus de la coiffe est en forme de cercle, piqué d’une épingle. Cela symboliserait le soleil, l’arc et la flèche des premiers guerriers Gejia. Le reste du costume se compose d’une veste colorée, d’une jupe plissée courte, de tabliers courts superposés, d’une ceinture brodée enroulée plusieurs fois autour de la taille, de bandes molletières de 3 m de long et sur lesquelles sont dessinés des chevaux.
La coiffe des femmes mariées n’a plus de fils sur le dessus de la coiffe mais un chignon au milieu. La coiffe des vieilles femmes est entourée d’un ruban noir. Toutes les coiffes sont composées d’un carré de tissu décoré au batik.
Les enfants ont une coiffe en métal argenté décoré de figurines représentant des moines.
Les lourds colliers en argent sont décorés de pendeloques qui représentent des dragons et des lames de couteaux.
Une des jeunes filles portait une tunique décorée de fleurs en paillettes et pendeloques. C’était le vêtement de guerre de son frère décédé et comme elle avait fait un combat (kung fu ?) à la place de son frère, elle avait gagné le droit de porter le costume.
Après les danses et les chants (danse d’accueil, chanson d’alcool (il fallut boire à nouveau un petit verre), danse d’amour, danse des morts qui se fait au printemps ( Les gens dansent et pique-niquent sur les tombes ), notre groupe chanta pour eux « Santiano » et eux répondirent en chantant «les deux tigres» sur l’air de Frère Jacques. Puis nous fûmes invités à entrer dans la ronde.
La cérémonie d’accueil fut aussi l’occasion d’acheter des broderies et des objets en métal argenté. C’est sans doute une rentrée d’argent appréciable pour les villageois car l’argent qui est versé par les visiteurs pour la cérémonie d’accueil passe dans les mains de nombreux intermédiaires et il ne doit pas rester grand chose aux gens du village.
Les costumes, les bijoux étaient splendides, les petites filles étaient très malicieuses et n’arrêtaient pas de faire des grimaces que n’auraient pas renié mes petits-enfants !